Ecologie : la jeunesse se réveille

On ne peut plus le nier, le changement climatique est bel et bien en marche et chaque jour, la situation s’aggrave un peu plus. Canicules, typhons, fonte des glaces, disparition de la biodiversité..., plusieurs siècles d’activités humaines de plus en plus intenses ont eu raison de notre belle planète et, selon les experts, le point de non-retour serait bientôt atteint. Cette année, de nombreuses marches et grèves étudiantes pour le climat ont eu lieu en France et à travers le monde. La jeune génération, lassée du silence de ses aînés, a décidé de se faire entendre. Car, selon eux, à quoi bon continuer à étudier et à faire comme si de rien n’était tandis que le monde s’effondre et que les adultes ne semblent pas prendre conscience de l’urgence de la situation ?
Les jeunes sont inquiets pour l’avenir
Le 15 mars 2019, des milliers de lycéens et d’étudiants ont participé à travers le monde à la grève mondial pour le climat. Lancé par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, ce mouvement des jeunes visant à alerter les adultes sur l’état de la planète a connu un succès international et n’est pas prêt de s’arrêter.
Selon un sondage réalisé en mars 2019 en France, 94 % des 18-23 ans se disent en effet inquiets pour leur avenir, pour celui de leur planète et des autres espèces. 61 % de ces jeunes sont préoccupés par la disparition des espèces animales et végétales, 56 % s’inquiètent particulièrement pour le climat, 52 % pour la pollution et 33 % pour l’épuisement des ressources.
La jeune génération, si elle tend à changer ses habitudes en vue de réduire son impact sur l’environnement, considère les dirigeants mondiaux comme principaux responsables de la catastrophe à venir. Plus de la moitié des jeunes interrogés accuse en effet les gouvernements de ne pas faire assez pour protéger les écosystèmes et sauver la planète.
Une récente étude affirme qu’il ne resterait à l’humanité que 18 mois pour pouvoir inverser la tendance et stopper les dérèglements environnementaux. D’autres études parlent d’un délai de 20 ans maximum. Dans ce très court laps de temps, il nous faudrait notamment réduire de moitié nos émissions carbone, diminuer drastiquement notre production de plastique et nos déchets, stopper le pillage des ressources naturelles ainsi que la pollution des sols et des terres. Si les dirigeants sont bien entendu les seuls à pouvoir initier ces changements à grande échelle, notre pouvoir en tant que citoyen n’est pas à négliger. Et la jeune génération, consciente des enjeux, a décidé d’agir. Non seulement en élevant la voix mais également en changeant ses habitudes de consommation. Et les adultes auraient tort de ne pas les écouter !
La jeunesse en action
Le mouvement écologiste international lancé par Greta Thunberg, jeune activiste de 16 ans, n’a rien d’un mouvement politique « classique ». Directe et spontanée, cette mobilisation des jeunes pour la planète s’inscrit dans une véritable volonté primordiale d’inverser la vapeur et d’éviter la catastrophe. Loin du mouvement « écolo » politique que l’on connaît depuis des années, ce soulèvement des jeunes pour la planète est en tout point inédit, dicté par l’extrême urgence de la situation et l’inaction insupportable de l’ancienne génération pourtant responsable des dégâts actuels.
Les adolescents et les jeunes adultes du monde entier sont de plus en plus nombreux à saisir la gravité de la situation et à vouloir agir. Tandis que les manifestations et grève d’étudiants pour le climat se multiplient, les jeunes ont également décidé de changer leurs habitudes. Selon le sondage mené en mars 2019, 64 % des jeunes femmes françaises de 18-23 ans et 49 % des jeunes hommes affirment avoir modifié leur alimentation en faveur de l’environnement, notamment en arrêtant de consommer des produits d’origine animale et en consommant des produits locaux. 80 % des interrogés disent recycler leurs déchets et environ 60 % déclarent s’intéressent sérieusement au mouvement « Zero Waste » (zéro-déchet). Plus de la moitié des jeunes français affirme également faire attention à leurs déplacements et à utiliser des moyens de transport non polluants.
Pourquoi l’écologie n’est-elle pas une préoccupation de « bobo » mais un enjeu vital ?
L’effondrement de la civilisation actuelle est, selon les chercheurs, déjà en cours et pourrait arriver d’ici 2030. La jeune génération en est bien consciente et crie haut et fort sa colère. Quel monde les adultes nous laissent-ils ? Combien d’espèces animales et végétales disparaîtront encore dans le silence total des dirigeants ? Où sont les engagements de la Cop21 ? Que ferons-nous quand toutes les ressources auront été épuisées par les industries ?
Si l’effondrement futur du monde tel que le nous le connaissons est irréversible, il est toutefois encore possible d’éviter le pire en changeant notre façon de vivre et de consommer. Depuis plusieurs décennies nous vivons dans une société qui exploite plus que de raison, produit à outrance, utilise, jette, pollue et produit à nouveau. Ce système dévastateur n’est pourtant pas figé et il est aujourd’hui encore possible de le modifier, avec un peu de volonté.
Végétaliser son alimentation, consommer local, réduire ses déchets, recycler, éviter le plastique, choisir des objets réutilisables, acheter d’occasion, réparer plutôt que jeter, limiter ses déplacements en voiture sont autant de petits gestes individuels capables de faire toute la différence. L’écologie n’est définitivement pas une préoccupation de « bobos » mais bel est bien un enjeu vital pour nos enfants. Car si l’on ne se décide pas à agir tout de suite, demain il sera trop tard.